Histoires d’assemblages
Il avait rêvé de cette maison, à l’ombre des platanes, lorsqu’il se promenait sur la jetée du port de Key West. Il regardait au loin et se rappelait du Cuba de 1930, ses maisons éclatantes de couleurs, le linge suspendu aux fils à travers les fenêtres des ruelles exiguës, les tables des restaurants débordant sur ses terrasses. C’est ainsi que quelques années plus tard, et après avoir passé de longues années épuisantes en tant que journaliste durant la guerre, il accomplit son rêve et déménagea dans une maison non loin de la Havane.
En tant que maître hédoniste, il souhaitait découvrir tous les plaisirs, dont sa passion pour le cigare et son amour pour les alcools bruns. Il aimait remplir ses poumons d’air maritime durant ses longues heures de pêche la journée pour retrouver le confort de son salon le soir.
« Ce soir là, j’étais assis dans le salon, fumant un cigare, buvant du whisky à l’eau, tout en écoutant chanter Gracie Allen à la radio. Les gosses étaient allés au spectacle et moi, assis là dans ce fauteuil, je sentais le sommeil me gagner et j’étais bien.
Quelque soit le lieu dans lequel il était, il observait un rituel cigare tout au long de la journée. Il accompagnait ses cigares de mets sélectionnés pour supporter les différents arômes, puissance, et sublimer les goûts. Ses matinées commençaient par un café serré et un minuto. Il dégustait ses apéritifs avec des cigares ronds et gras pour préparer superbement son palais. Après son repas de midi, qui était toujours accompagné d’un verre de rouge « de la maison », ils choisissait soigneusement un cigare d’une très grande richesse aromatique, qu’il aimait apprécier sur le porche de sa maison, bercé par la chaleur étouffante et enveloppante de Cuba. Dans l’après-midi, il aimait les cigares doux et boisés, qu’il sublimait avec un carré de chocolat noir et un café allongé. Il aimait accompagner ses repas typiquement cubains riches, généreux et épicés avec des cigares marqués de notes terreuses et dotés d’une combustion régulière et d’une bonne longueur en bouche. Son cigare favori était après le repas du soir, un torpedo riche et intense, accompagné d’un vieux rhum agricole.
Cette passion du cigare, il l’épuisa et la combina avec tous les mets possibles, sélectionnant avec précision son rhum en fonction du cigare qu’il allait fumer – ou le cigare en fonction du rhum qu’il allait boire. Il choisissait avec minutie ses cafés, la composition de ses plats; il était un explorateur du goût, des goûts, de la combinaison des arômes. Il aura passé une vie entière à s’adonner à l’hédonisme et à profiter des assemblages merveilleux du cigares et de la nourriture.
Texte inspiré librement de la vie et des passions d’Ernest Hemingway
Blue Smoke Spirit a rêvé d’Hemingway
Si nous avions eu la chance de convier Ernest Hemingway lors d’un évènement Blue Smoke, nous aurions partagé avec lui un D8 Torro Box Pressed, avec une bière Stout plutôt chocolatée.
On se réjouit de vous partager nos assemblages au fur et à mesure de nos découvertes. Ils sont tous authentiques, issus d’un moment de partage entre Blue Smokers, d’un moment particulier, d’une explosion de saveurs qui nous a touché.
Références
En avoir ou pas – 8 mai 1973 de Ernest Hemingway (Auteur), Marcel Duhamel (Traduction)
Îles à la dérive de Ernest Hemingway et Jean-René Major
L’express : Hemingway, portrait d’un homme tragique
France Culture : Hemingway et l’expérience des limites
